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La cellule, Fabienne Costes et Guillaume Long

20 Sep

La cellule, Fabienne Costes et Guillaume Long, Casterman, 2008

Simon aime Anne, Anne ne l’aime plus… Mais Simon refuse de l’accepter. Difficile de parler de cette histoire sans trop en dévoiler. Il ne la harcèle pas vraiment mais quand même. On va surtout
suivre sa descente, pas aux enfers mais plutôt dans son obsession, il ne peut plus vivre normalement sans elle. Les expériences scientifiques qu’il mène à son boulot vont lui inspirer une
solution.

Cette histoire fait froid dans le dos, même si on ne peut s’empêcher de compatir pour ce « pauvre » Simon qui est tellement déboussolé. Mais en réalité, ce qu’il fait est terrible et ça ne deviens de
la science-fiction qu’à la fin, car les mecs qui harcèlent de la sorte une fille qui les quitte (et inversement) ça existe dans la vraie vie et ça n’est pas beaucoup mieux que ce qui se passe
ici!

La réussite de cette histoire tiens dans le fait que justement on la vit du côté de Simon et on ne peut pas s’empêcher de le comprendre et de le plaindre, même si ce qu’il fait est horrible! Anne
est aussi un personnage attachant (bien qu’elle soit beaucoup moins présente). En gros, nous avons des êtres humains sous les yeux et c’est ça qui est saisissant.

Attention quand même, tout achat de cette BD entraine l’apparition dans votre salon du chat de l’auteur :


Les oreilles du loup de Antonio Ungar

13 Juil

Les oreilles du loup de Antonio Ungar, edition les Allusifs, 2008

J’ai reçu ce livre dans le cadre de Masses critiques de Babelio.

Antonio Ungar est un auteur colombien dont les oreilles du loup est le premier ouvrage traduit en France. 

Un petit garçon de 5 ans va vivre la séparation de ses parents et la reconstruction de sa cellule familliale et le retour du bonheur avec sa mère et sa soeur. 

J’ai dû attendre un petit peu avant de parler de ce livre et mes sentiments ont évolués. Les différents chapitres du livre relatent chacun un  moment de la vie de ce petit garçon, entre 5 et 7
ans. Ce sont surtout des impressions et des sentiments, qui sont racontés du point de vue du petit garçon. Du coup, ces chapitres parraissent décousus et on ne sait jamais combien de temps se passe
entre deux chapitres.

J’ai été un peu déboussolée par ça au début et j’ai eu un peu de mal à rentrer dedans, mais tout est relatif car ce sont des chapitres courts et il m’en a fallu au moins deux ou trois pour m’y
mettre vraiment.

A la fin, je ne savait pas trop quoi en penser, mais je n’ai pas pu me mettre directement à un autre livre (j’étais dans les transports et j’avais mon livre de Jack London, en le lisant, j’avais
toujours l’impression d’être en Amérique Latine, j’ai dû abandonner et regarder le paysage…) . Et au fil des jours, cette lecture est restée dans ma tête, et j’en arrive à me dire maintenant
qu’en fait j’ai beaucoup aimé. Alors que quand j’avais lu l’avis de Sylire, j’étais beaucoup plus mitigée que ça!

Maintenant, je me dis que je vais peut-être le relire…

Voilà un extrait qui m’a particulièrement plu :

« ( […] Il pose pas mal de question. Il dit : Comment c’était dans la jungle, cher monsieur? Avez-vous chassé beaucoup de jaguars? Et il veut me caresser les cheveux. Je laisse sa grande
main frôler mon visage, se poser sur mon cou, et l’air très sérieux (je ne suis pas un monsieur, moi, je suis beaucoup plus). Tu as sept ans, mon garçon, dit-il, mais tu as l’air d’un
homme maintenant
. Je continue à le fixer, l’air sérieux, sans bouger (je ne chasse pas les jaguars, moi ; les jaguars dorment avec moi, à mes pieds). Et lorsque grand-père rit, gêné par tant
de sérieux et tant de silence, et qu’il se dispose à enlever sa main, je m’apitoie. Ce n’est qu’un adulte. Je dis : Oui, beaucoup de jaguars, grand-père, et je nettoie l’air entre nous
avec le meilleur de mes sourirses.) » (p.117)

Pour que vous vous fassiez votre propre avis, je vous propose d’en faire un livre voyageur, vous pouvez vous inscrire dans les commentaires, mais sachez qu’ils ne s’affichent pas tout de suite et
que je pars demain pour trois jours, donc, les commentaires ne seront pas validés entre lundi et mercredi!

Muleum de Erlend Loe

7 Juil



Muleum de Erlend Loe, editions Gaïa, 2008

Les parents et le frère de Julie se sont écrasés avec leur avion quelque part au dessus de l’Afrique. Depuis, elle n’a plus le goût de vivre. Elle imagine alors toutes sortes de façons de se
suicider, en commençant pas la classique pendaison (ratée, mais mise en scène) et en continuant par toutes les façons aux quelles on ne pense pas habituellement, à savoir, dessiner des caricatures
de Mahomet, dormir avec des poules atteintes de la grippe aviaire, prendre l’avion en espérant qu’il s’écrase à son tour, etc…

Julie est extrêmement riche, ce qui lui permet de faire le tour de la terre (même si dans un premier temps elle reste dans les aéroports, et de rencontrer des gens. Elle va peu à peu retrouver goût
à la vie et c’est ce cheminement qui nous est raconté avec, contre toute attente, beaucoup d’humour. En effet, Julie croise des personnages assez distrayants comme son psy qu’elle appelle docteur
dingo et sa meilleure amie Constance, l’amie des animaux.

C’est un gros coup de coeur et j’espère que les autres romans de l’auteur me plairont tout autant!

La marche de Mina. Yoko Ogawa

29 Mai


La marche de Mina. Yoko Ogawa, Actes sud, 2008

A la mort de son père, la mère de Tomoko doit faire une formation professionnelle d’un an. Tomoko, qui a 12 ans ira donc vivre chez sa tante, qu’elle ne connaît pas.
Pendant cette année, elle va se lier d’amitié avec sa cousine Mina et découvrir son étrange famille. L’oncle disparaît par intermittence, la tante se passionne pour la chasse aux fautes
typographiques et la grand -mère est d’origine allemande. Il est question de boîte d’allumette, de bains de lumières, d’animaux domestiques inhabituels et de la différence induite par l’origine
étrangère, ce qui est assez fantastique aux yeux de Tomoko.

 Mais ça sera surtout une grande amitié et le regret de cette amitié qui s’est distendue au fil des ans, car c’est une Tomoko devenue adulte qui raconte cette histoire.
L’ambiance de ce roman rappelle bien l’univers d’Ogawa, mais sans ce côté un peu dérangeant qui laisse souvent dans ses livres une légère impression de malaise. C’est tout de même une atmosphère
assez nostalgique qui se dégage de ce livre. Pour l’instant, ce roman est celui que j’ai préféré chez Yoko Ogawa, mais il faut dire que je n’avais lu jusqu’à présent qu’un seul roman et un recueil
de nouvelles…

Un si parfait jardin

16 Avr

Un si Parfait jardin de Sofiane Hadjadj et Michel Denance, Editions Bec en l’air, collection Collateral, 2007

Les éditions Bec en l’air lancent une collection alliant texte de fiction et photos. Ce concept ressemblant à celui des éditions Thierry Magnier, Photoroman. je me suis laissée tenter, car j’ai
eu un coup de cœur pour les photos (pour en savoir plus voir le site de l’éditeur)

Naghem L. a quitté l’Algérie depuis maintenant 10 ans . Il va revenir à Alger, un mois après le tremblement de terre de mai 2003 pour un mission de conservation au Jardin d’essai . Cette mission, qui lui est facilité en apparence par le directeur de ce jardin va s’avérer être un chemin truffé d’embûches pour Naghem . En effet, les archives auxquelles on lui a donné généreusement l’accès sont cruellement vides, si ce n’est les photos qui vont lui servir de guide et rythmer notre lecture, et dès que Naghem L. a des questions, le directeur est curieusement absent ou occupé.
Heureusement, d’autres personnes s’intéressent à ce jardin et vont l’aider à en percer le mystère.
L’histoire de ce jardin est aussi l’histoire de la colonisation et des relations entre l’Algérie et la France.

Ce récit qui est pourtant très court (112p photos comprises), aborde pas mal de choses et de ressenti à travers l’histoire du jardin. J’ai beaucoup aimé et ça m’a donné envie de lire d’autres livres de cette collection et de cet auteur.

Un autre (plus développé:) avis ici